Bénodet – Pont-Aven

LA BRETAGNE DES PEINTRES

À la recherche de l’authenticité

Je vous propose un voyage au cœur de la peinture, entre terre et mer, entre calvaires et bateaux de pêche. Deux mondes que tout sépare, mais qui se retrouvent avec bonheur sur des chefs-d’œuvre. L’hôtel sélectionné est situé à Bénodet, au bord de l’Odet. De là, nous
rayonnerons à travers la région sur la trace des peintres, locaux ou de réputation internationale. Grâce à eux, nous remonterons le temps, à la recherche d’un monde parfois disparu, mais toujours authentique.

La Bretagne et ses artistes

En quête d’authenticité (guide : Fabien DE ROOSE)

C’est à la charnière du 18e et du 19e siècle que la Bretagne commence à intéresser les peintres, avec le développement de la celtomanie, en réaction contre la tradition gréco-latine, et la soif de connaître l’histoire de la Gaule et le besoin d’explorer les racines plus lointaines de la culture française. Pointe extrême du continent européen, la péninsule bretonne apparaît comme un terrain privilégié : on croit alors y trouver la survivance intacte de la langue, des coutumes, de la race même des peuples de la Gaule. Menhirs et dolmens évoquent druides et sacrifices sanglants, comme Chateaubriand les a décrits dans « Velléda » en 1810.

Au cours de ce 19e siècle, la Bretagne séduit aussi bien les peintres que les touristes avides de dépaysement. Pour certains artistes, la Bretagne offre quelque chose qu’ils ne trouvent pas à Paris : une vie peu chère. Des notes prises par des voyageurs témoignent à leur façon de cet éveil d’une province lointaine : le voyage de J.M.W. Turner en 1826 s’accompagne de croquis et d’aquarelles, Victor Hugo en 1834 et 1836 engrange dans sa mémoire des impressions bretonnes qui resurgiront plus tard, magnifiées par le souvenir, dans « Les travailleurs de la mer » ou « Quatre-vingt- treize ». Corot sillonne tout le pays et réalise de brefs croquis, au hasard des rencontres. Des peintres vont choisir de séjourner dans différents sites du Finistère et du Morbihan (dont le plus célèbre, Pont-Aven mais aussi le Pouldu à Clohars-Carnoët, Châteauneuf-du-Faou…) pour retranscrire sur leurs toiles les beautés locales. C’est le cas par exemple des peintres américains qui commencent à s’installer à Pont-Aven dans les années 1860.

En 1886, Gauguin part loin de Paris où il suffoque, à la recherche de la pureté, de la sincérité. La Bretagne lui semble alors l’endroit idéal pour trouver l’inspiration. Elle offre, à moindres frais, au bout du chemin de fer, un dépaysement culturel (la langue, les costumes traditionnels, la ferveur catholique teintée de croyances populaires…).

Très vite, la petite ville de Pont-Aven en Finistère devient sous son influence l’un des centres artistiques les plus en pointe de France. Un groupe de jeunes gens se forme autour de lui : Paul Sérusier, Maurice Denis, Émile Bernard… Beaucoup de ces artistes sont à la recherche d’un nouveau souffle, d’une conception nouvelle de l’art. Les paysages du Finistère, les hommes qui y vivent et la lumière si particulière de la pointe de la Bretagne leur inspirent de grands aplats de couleurs vives, des contours et des formes simplifiés. Nous suivrons les traces de P. Gauguin, A. Marquet, A. Renoir, O. Redon ou d’autres artistes moins connus tels H. Cheffer, J-J. Lemordant. Nous parcourrons les champs, les villages et les bords de mer, admirant tantôt une chapelle, tantôt un paysage, pour retrouver l’endroit où ces artistes ont planté leur chevalet. De musées en ateliers, nous suivrons leurs traces, en quête d’émotion…

Le programme

Samedi 2 juin : Dunkerque – Bénodet

Départ à 7h30 ou 8h : trajet aller avec un arrêt déjeuner et une visite surprise.
Vers 18h : arrivée à Benodet en autocar – Installation et dîner à l’hôtel.

Dimanche 3 juin : Pont-Aven

Dès 1865, une colonie cosmopolite d’artistes s’installe et peint à Pont-Aven. Mais c’est seulement après 1886 que Gauguin, Bernard et Sérusier passent Pont-Aven à la postérité en faisant jaillir de nouvelles idées picturales. Le mouvement, aujourd’hui mondialement connu sous le terme « Ecole de Pont-Aven », est considéré comme les bases de l’art moderne. Nous parcourrons le village, sur les traces de Gauguin, Sérusier et de leurs amis. De la pension Le Gloanec au Bois d’Amour, en passant par le petit port et le chaos de l’Aven, les traces de ces artistes sont encore palpables.

Pause-déjeuner libre.

La découverte se poursuit au nouveau Musée de Pont-Aven. Il possède 850 œuvres d’art dévoilées dans l’exposition permanente et au fil des 3 expositions temporaires annuelles.

Non loin du village de Pont-Aven, nous retrouvons Gauguin. Nous visiterons la chapelle de Tremalo qui a servi de modèle à son Christ Jaune. Puis, nous passerons dans le hameau de Nizon, où se dresse le calvaire que l’on peut admirer dans son Christ Vert. Vous constaterez sur place que l’artiste a pris de grandes libertés avec ce calvaire: il l’a planté dans un paysage qui ne correspond pas à la réalité. Les peintres ont le privilège de transcender cette réalité. Mais où l’a-t-il placé ? La réponse sur place…

Lundi 4 juin : Quimper, la Belle aux joyaux de pierre

Quel plaisir de flâner dans les ruelles du vieux Quimper ! Les maisons à colombages et encorbellements se penchent vers les venelles aux noms évocateurs, surveillées par les flèches de la cathédrale Saint-Corentin. En jouant à saute-mouton sur les passerelles de l’Odet, nous irons de places en places, de tableaux en tableaux. Certaines maisons étaient décorées par de grands peintres locaux, à l’instar de JJ. Lemordant (oeuvre ci-dessus) qui avait réalisé les panneaux décoratif pour un grand café, aujourd’hui exposé au musée des Beaux-Arts. En point d’orgue de notre passage dans la cité du roi Gradlon: la visite du musée des Beaux-Arts ! C’est l’un des plus riches de France. Sur les murs du palais à l’italienne, sont exposées des œuvres de Boudin, de l’Ecole de Pont-Aven, de Tal-Coat, de Max Jacob… et une quantité impressionnante de tableaux que nous retrouverons au cours de nos pérégrinations. Ensuite, cap sur la pointe de Penmarc’h. De Notre-Dame de Tronoën à celle de la Joie, nous nous immergerons dans cette Bretagne profonde, peuplée de monstres terrifiants et de saints protecteurs. Leur vie se lit dans la pierre des calvaires, mais aussi dans le vent et le soleil. Des légendes et des histoires gravées pour l’éternité dans un paysage grandiose. Si l’horaire nous le permet, nous reviendrons par Guilvinec au moment du retour des bateaux de pêche. Chaque jour, la criée rythme la vie de ce village entièrement tourné vers la mer.

Mardi 5 juin : Concarneau et Le Pouldu

Cap sur Concarneau. La ville-close est l’un des sites les plus visités de Bretagne. Heureusement, nous évitons la haute saison estivale et sa cohue !. Sur un îlot de 350 m de long et 100 m de large, elle se signale par un convivial beffroi et un cadran solaire.

Deux petits ponts nous ouvrent les portes des murailles. Artère principale, la rue Vauban est bordée de charmantes maisons aux enseignes en accord avec la cité. Sur les côtés, des ruelles pavées s’échappent jusqu’à des ouvertures donnant sur le port de pêche. Je vous propose surtout de découvrir l’autre côté de la Ville-Close. De nombreux peintres, comme Signac, sont tombés sous le charme de Concarneau. Les écrivains n’ont pas échappé davantage à ce décor particulier. Nous y retrouverons Simenon qui y a séjourné. Dans la maison qu’il avait louée au bord au bord de la plage, il a écrit les Demoiselles de Concarneau, L’Evasion et Le Pendu de Saint- Pholien. Nous suivrons l’une des enquêtes du commissaire Maigret, Le Chien Jaune, dont je vous recommande la lecture. Nous partirons du Bar de l’Amiral pour nous lancer sur les traces de l’assassin !

Pause-déjeuner libre à Concarneau.

À la fin du 19e siècle, le Pouldu est un insignifiant petit village planté fermement dans les dunes. C’est Gauguin qui, en recherchant la tranquillité, «découvre le village. Il loge dans un petit café et parcourt quotidiennement dunes et falaises à la recherche d’un motif. Il est bientôt rejoint par quelques amis… Nous marcherons sur les pas des peintres comme Gauguin, Meyer de Haan, Charles Filiger, le philosophe Alain. Nous croiserons la silhouette de Marie Henry, la propriétaire de la Buvette de la Plage. Yannick Doyen dira d’elle : « Une jolie brune un peu pulpeuse, à la chair rose, native de ce coin de Bretagne réputé pour la beauté de ses femmes et pour leur piété. ». Gauguin tombe sous le charme, mais la belle le déteste, lui préférant son ami hollandais. André Gide y a passé une soirée tellement mémorable qu’il en fait écho dans Si le grain ne meurt ! Outre la visite de l’auberge, nous nous promènerons le long du chemin des Peintres, marchant sur les falaises ou dans les dunes. Avec pour horizon l’immensité de la mer…

Mercredi 6 juin : Bénodet – Dunkerque

Départ à 9h de l’hôtel – trajet retour avec un arrêt déjeuner.

Le Grand Hôtel de Bénodet

L’hôtel est situé au cœur du petit port de pêche ainsi que du port de plaisance de Bénodet, à deux pas des plages et des commerces. C’est le point de départ idéal pour notre découverte de la région. Ainsi, depuis sa construction en 1880, l’hôtel accueille de nombreux voyageurs, plaisanciers, artistes et personnalités connues comme notamment Sarah Bernhardt, Virginie Hériot et les frères Tabarly. La réplique du célèbre PEN DUICK, bateau préféré d’Éric Tabarly, trône fièrement dans le hall de l’hôtel à l’entrée du Bar « La Voile d’Or ». Il est très bien noté sur booking.com (4,5/5). Le restaurant est situé en face du restaurant, avec une vue panoramique sur l’Odet, et au loin la mer. Voilà qui promet de beaux couchers de soleil… Un plateau de fruits de mer sera même proposé aux amateurs (suppl.).

L’hôtel compte 51 chambres dont 37 chambres vues Mer. En principe, notre groupe aura la priorité pour les vues Mer. La répartition des chambres entre les vues sur mer et les vues arrières est aléatoire. Cependant, il est possible de garantir une chambre avec vue sur mer moyennant un supplément. Les chambres sont accessibles en ascenseur. Elles disposent d’une télévision à écran plat, d’un sèche-cheveux et d’un téléphone. Enfin, le wifi est gratuit. Possibilité de thalasso à proximité. Possibilité aussi de louer un vélo à l’hôtel.

Voilà, je pense que tous les ingrédients sont réunis pour que votre voyage soit une réussite !